Compétitivité, coût du travail, flexibilité : les gros mots de la conférence sociale
Ce sommet social ou plutôt cette « conférence sociale, que faut il en attendre au-delà du théâtre ? Il y aura une part de théâtre, de liturgie dans ce show au Conseil économique et social. Un discours d’ouverture du président de la république, 7 groupes de travail chacun dirigé par un ministre, plus de 300 personnes impliquées.
Le gouvernement sait qu’il joue gros. Et pas seulement sur la scène française. Il sera observé de près par les marchés financiers. Car les réformes sociales sont la clé des réformes partout en Europe. La Grèce, l’Italie, l’Espagne, tous ces pays, en même temps qu’ils ont engagé des efforts financiers, ont entrepris de réformer le social, c’est la condition de la réussite économique de demain. François Hollande et Jean-Marc Ayrault le savent. Il faut prononcer trois gros mots. Et ils sont en train de le faire.
Quels gros mots ? Commençons par le premier, on l’entend plus depuis quelques semaines, c’est le mot compétitivité. Hier, François Hollande a dit qu’il fallait concilier compétitivité et justice. Le gros mot est lâché. Car ce dont souffre la France aujourd’hui, c’est d’une chute spectaculaire de sa compétitivité, en particulier avec l’Allemagne. Ce que signifie ce gros mot, c’est que nos produits se vendent moins bien parce qu’ils coûtent plus cher à produire et parce qu’ils ne sont pas assez haut de gamme pour faire la difference.
Deuxième mot que l’on entend plus ces jours ci, c’est le coût du travail. Il est trop élevé. Pierre Moscovici l’a dit et a même laissé entendre que la CSG pourrait être augmentée pour compenser des baisses de charges.
Il n’emploie pas encore le mot flexibilité ? C’est le troisième et le plus gros mot des gros mots, mais on y vient. La flexibilité, ca veut dire que les entreprises doivent pouvoir plus facilement s’adapter aux baisses et aux hausses de leurs ventes. Mais ce mot a un sens de gauche et un sens de droite, ou plutôt un sens de l’Europe du Nord et un sens de l’Europe anglo-saxonne. En Europe du Nord, aux Pays-Bas, au Danemark, c’est une flexibilité forte dans l’entreprise mais avec une protection du travailleur assurée par des mécanismes d’assistance collectifs avec des prélèvements sociaux et fiscaux élevés. Ce que les syndicats appellent la "flexisécurité". Dans l’autre, vous avez une flexibilité forte, moins de protection collective mais moins de prélèvements. La France, comme d’habitude, n’a pas choisi entre ces modèles, elle a les inconvénients des uns et des autres. C’est le cœur de ce qui va se jouer à partir de cette conférence sociale. Comme l'a dit Michel Sapin au JDD d’hier : « Inventer le contrat social de l’après-crise comme il y a eu le contrat social de l’après-guerre ». Si la gauche prend ses distances avec l’idéologie pure, elle a bien plus d’atouts qu’un gouvernement de droite pour construire ce contrat.
Ce sommet social ou plutôt cette « conférence sociale, que faut il en attendre au-delà du théâtre ? Il y aura une part de théâtre, de liturgie dans ce show au Conseil économique et social. Un discours d’ouverture du président de la république, 7 groupes de travail chacun dirigé par un ministre, plus de 300 personnes impliquées.
Le gouvernement sait qu’il joue gros. Et pas seulement sur la scène française. Il sera observé de près par les marchés financiers. Car les réformes sociales sont la clé des réformes partout en Europe. La Grèce, l’Italie, l’Espagne, tous ces pays, en même temps qu’ils ont engagé des efforts financiers, ont entrepris de réformer le social, c’est la condition de la réussite économique de demain. François Hollande et Jean-Marc Ayrault le savent. Il faut prononcer trois gros mots. Et ils sont en train de le faire.
Quels gros mots ? Commençons par le premier, on l’entend plus depuis quelques semaines, c’est le mot compétitivité. Hier, François Hollande a dit qu’il fallait concilier compétitivité et justice. Le gros mot est lâché. Car ce dont souffre la France aujourd’hui, c’est d’une chute spectaculaire de sa compétitivité, en particulier avec l’Allemagne. Ce que signifie ce gros mot, c’est que nos produits se vendent moins bien parce qu’ils coûtent plus cher à produire et parce qu’ils ne sont pas assez haut de gamme pour faire la difference.
Deuxième mot que l’on entend plus ces jours ci, c’est le coût du travail. Il est trop élevé. Pierre Moscovici l’a dit et a même laissé entendre que la CSG pourrait être augmentée pour compenser des baisses de charges.
Il n’emploie pas encore le mot flexibilité ? C’est le troisième et le plus gros mot des gros mots, mais on y vient. La flexibilité, ca veut dire que les entreprises doivent pouvoir plus facilement s’adapter aux baisses et aux hausses de leurs ventes. Mais ce mot a un sens de gauche et un sens de droite, ou plutôt un sens de l’Europe du Nord et un sens de l’Europe anglo-saxonne. En Europe du Nord, aux Pays-Bas, au Danemark, c’est une flexibilité forte dans l’entreprise mais avec une protection du travailleur assurée par des mécanismes d’assistance collectifs avec des prélèvements sociaux et fiscaux élevés. Ce que les syndicats appellent la "flexisécurité". Dans l’autre, vous avez une flexibilité forte, moins de protection collective mais moins de prélèvements. La France, comme d’habitude, n’a pas choisi entre ces modèles, elle a les inconvénients des uns et des autres. C’est le cœur de ce qui va se jouer à partir de cette conférence sociale. Comme l'a dit Michel Sapin au JDD d’hier : « Inventer le contrat social de l’après-crise comme il y a eu le contrat social de l’après-guerre ». Si la gauche prend ses distances avec l’idéologie pure, elle a bien plus d’atouts qu’un gouvernement de droite pour construire ce contrat.
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