C'est le jour J pour PSA qui doit annoncer son fameux plan d'adaptation. Le gouvernement met la pression sur le groupe. Arnaud Montebourg le Ministre du redressement productif, a dit hier soir que ce plan pourrait être un « choc pour la nation ». C’est dire la pression qui pèse sur le PDG, Philippe Varin, qui avait déjà été convoqué plusieurs fois par Nicolas Sarkozy et l’a été aussi par Arnaud Montebourg. Il va annoncer dans une heure le plan social le plus lourd de l’année. Sans doute la fermeture d’une des grandes usines de la région parisienne, l’usine d’Aulnay-sous-bois, des mesures qui toucheront l’usine de Rennes et aussi des suppressions d’emploi qui pourraient toucher différents services du groupe en France. Les syndicats parlent de 10.000 emplois. La gauche savait que ce plan se préparait mais de la part du plus français des constructeurs automobiles, le symbole est fort.
PSA serait-il trop francais ? C'est triste à dire, après des semaines de campagne électorale sur le Made in France. Mais d’une certaine manière, oui, PSA paie aujourd’hui le fait d’avoir voulu rester plus français que Renault. Le groupe est le premier employeur privé de chercheurs en France. Il continue à produire des petites voitures en France, comme la C3 à Aulnay alors que ca fait belle lurette que les grands groupes européens ont délocalisé la production de ces petits modèles où la main d’œuvre représente une part importante du prix de revient, vers l’Europe de l’Est ou des pays à bas coûts. Et PSA a mis trop longtemps avant de se lancer plus à fond sur le marché chinois ou de nouer une vraie alliance internationale comme celle qu’il construit à marche forcée avec General Motors depuis six mois. Alors que Renault a conclu son alliance avec Nissan il y a 13 ans. Du coup, il subit de plein fouet l'effondrement des marches francais et espagnols et perd 20% de ventes en cinq ans.
Que peut faire le gouvernement ? Arnaud Montebourg, qui ressemble de plus en plus à Jean-Pierre Chevènement jeune, va sans doute exiger des garanties sociales. Il fait auditer par un ingénieur général du corps des Mines la stratégie du groupe. Et il cherche à soutenir l’ensemble de la filière automobile, y compris les sous traitants souvent maltraités par les industriels français. Mais le gouvernement sait aussi qu’en se coupant un bras et peut-être deux, PSA joue tout simplement sa survie. La survie d’un groupe français.